A qui s’adresse l’intervention ?

 L’hypotrophie mammaire (volume de seins insuffisant) est souvent mal acceptée physiquement et psychologiquement.

L’intervention visant à implanter une prothèse mammaire permet d’accroitre le volume d’une poitrine jugé trop petit.

Deux situations doivent être distinguées :

  • la jeune femme dont le volume de sein ne s’est jamais développé à l’adolescence (seins de petite taille)
  • la femme dont la poitrine a subit une perte de volume suite à un amaigrissement, une grossesse ou des perturbations hormonales (distension de la peau)

Les prothèses mammaires

Les implants mammaires sont composés d’une enveloppe et d’un produit de remplissage.

L’enveloppe est dans la plus part des cas constituée de silicone mais peut aussi être faite en polyuréthane (permet une accroche tissulaire dans certains cas difficiles).

Le contenu peut varier :

  • sérum physiologique (eau salée) : moins utilisé à cause des dégonflements fréquents
  • hydrogel (eau gélifiée par un dérivé de cellulose) : ce gel est de consistance plus naturelle que le sérum physiologique
  • gel de silicone : il assure un palper souple proche d’une consistance naturelle et n’est pas dangereux en cas de rupture.

La forme :

  • Rondes : assurent un beau décolleté
  • Prothèses profilées en goutte ou en poire : plus anatomique pour un rendu du sein plus naturel
  • En forme de galette : c’est un implant large et plat qui permet de retrouver le galbe de la partie supérieure de la poitrine notamment après une grossesse
  • En forme de cône notamment en cas de chute du sein (ptose)

Le volume : c’est lui qui détermine la taille du bonnet.

Il existe donc une très large gamme de produits ce qui permet au chirurgien de proposer l’implant le plus adapté à l’anatomie de la patiente et au résultat désiré.

L'INTERVENTION

Plusieurs incisions cutanées sont possibles :

  • Aréolaires (segment inférieur du mamelon) : le diamètre de l’aréole doit être suffisamment grand pour insérer la prothèse
  • Axillaires (incision dans le bras sous l’aisselle) 
  • Sous-mammaires (sillon situé sous le sein)

Plusieurs positionnements de prothèses sont possibles :

  • pré-musculaire : la prothèse est placée directement sous la glande en avant des muscles pectoraux. Cette technique offre une meilleure mobilité du sein. Cette technique est à privilégier chez les patientes souhaitant une augmentation de volume modéré.
  • retro-musculaire : la prothèse est placée en arrière des plans musculaires. L’implant est plus discret car caché sous le muscle mais la technique est plus douloureuse car la prothèse soulève le muscle. L’implant et le sein sont aussi moins mobiles. Cette technique est idéale chez les patientes minces avec une poitrine très petite.
  • Dual plane : combinaison des deux techniques

L’intervention est réalisée sous anesthésie générale. Une hospitalisation d’un à deux jours est habituellement nécessaire. Toutefois, certaines interventions pourront être réalisées en ambulatoire (sortie le jour même après quelques heures de surveillance).

Des douleurs sont fréquentes les premiers jours de l’intervention mais s’atténuent progressivement. Des antalgiques adaptés et puissants seront prescrits.

Un soutien-gorge adapté à porter nuit et jour est recommandé les premières semaines.

Il convient d’envisager une convalescence avec un arrêt des activités d’une durée de 5 à 10 jours.

Il est recommandé d’attendre un à deux mois avant de reprendre une activité sportive.

RESULTAT :

Un délais de deux à trois mois est nécessaire pour apprécier le résultat définitif (temps nécessaire pour que les seins retrouvent leur souplesse et que les prothèses se stabilisent).

La durée de vie moyenne estimée d’une prothèse mammaire est d’environ dix ans.


Cas particuliers :

  • Grossesse : après la pose d’un implant une grossesse est envisageable sans danger
  • Maladies auto-immunes : absence de sur-risque que dans la population générale
  • Cancer du sein : absence de sur-risque mais difficultés au dépistage

Comme pour toute intervention chirurgicale des complications de l’anesthésie et du geste chirurgical en lui même sont possibles bien qu’extrêmement rares.

Pour autant, et malgré leur rareté vous devez être informé(e) des complications possibles :

  • hématome (accumulation de sang dans les tissus)
  • nécrose cutanée responsable d’un retard de cicatrisation
  • infection exceptionnelle
  • atteinte de nerfs pouvant entrainer des altérations de la sensibilité
  • anomalies de la cicatrisation (cicatrices chéloïdes/hypertrophiques)
  • galactorrhée / épanchements lactés : il a été rapporté de très rares cas de stimulation post-opératoire de sécrétion de lait
  • pneumothorax (rare il nécessitera un drainage)

Complications exclusivement liées aux implants :

  • formation de plis ou aspect de vagues : les implants étant souples il est possible que leur enveloppe se plisse. Ce phénomène pourra être corrigé par un lipomodelage (infiltration de graisse sous la peau du sein pour camoufler l’implant)
  • formation de coque liée à la réaction de l’organisme vis à vis de la prothèse. Souvent non visible mais peut parfois aboutir à un raffermissement du sein voire une déformation visible de la prothèse
  • rupture de la prothèse
  • malposition / déplacement / rotation

Le tabagisme aggrave le risque de complications post opératoires et un arrêt du tabac plusieurs semaines avant l’intervention est vivement conseillé.

 

 

Pour en savoir plus : découvrez la fiche détaillée de la SOF CPRE sur les implants mammaires